mardi

Alors? Ça fait quoi de revenir?

Comment on se sent, en revenant après 10 mois "là-bas"? 


1ère vue du château Frontenac


Au tout début, c'est très étrange: un mélange d'euphorie et de nostalgie, la joie de revoir les proches et la tristesse d'avoir quitté les personnes rencontrées. Parfois, cette sensation de ne pas être tout à fait là, comme si une partie de soi était malgré tout restée de l'autre côté de l'Atlantique.

Ensuite, les habitudes reviennent petit à petit. Mais elles ne font pas peur, elles sont plutôt rassurantes. Du moins au début. Le fait d'être en vacances aide aussi pas mal, puisqu'il n'y a pas encore de "retour au quotidien". Bon, bien sûr, on a quelques soucis administratifs avec sa future université parisienne, mais ça c'est juste histoire de bien faire comprendre à son cerveau que ça y est, c'est bon, les démarches trop faciles c'est bel et bien terminé !!!

Il y a aussi les nouveaux projets qui se forment, à court terme ou à long terme. De nouvelles idées, de nouvelles envies... Certaines choses que l'on a découvertes au Québec et qu'on va continuer ici (exemple tout à fait au hasard: le swing!).

Par contre, il y a un truc qui fait bien rire les gens (notamment ma soeur): je ne me dépêtre pas des expressions/mots québécois(es)! "Ça goûte", la "waïfaï" (pour Wifi), "pogner", "c'est pas si pire"...

Et puis arrive le mois d'aout, et avec lui le coup de déprime. 12 mois plus tôt, c'était l'effervescence des préparatifs (pour le moins bordéliques en ce qui me concerne), les au revoir, le grand départ, la peur mélangée à l'excitation... On fait le tri des photos pour se faire un album, et c'est une bouffée de tristesse qui prend à la gorge. La prise de conscience que cette année, cette (très grosse) parenthèse, est finie. On ne fera pas sa rentrée à l'ULaval, on ne retournera pas vivre avec Miss Super Coloc, on ne guettera pas le premier -20°C cet hiver, on ne prendra pas les souterrains de l'univ pour aller au cours de charleston en plein mois de janvier... Là, les larmes montent vite!

Je n'enverrai plus ce genre de message...


Parce que quand on y pense, un an ça file et il peut se passer tellement de choses... On a grandi, mûri, un peu changé mais pas trop, on voit certaines choses autrement. On profite du moment présent, de la famille, des amis, du soleil, d'une "bulle" avant de reprendre le "quotidien". Qui ne sera de toute façon plus tout à fait le même et tant mieux!

J'ai vécu 10 mois et 4 saisons au Québec. Ça restera l'une des plus belles aventures de ma vie (parce que oui, affronter -40°C, manger des poutines, "bronzer" par 10°C en avril... ce sont des choses que je ne suis pas prête d'oublier!).