vendredi

Sortie terrain le long de la Rivière Jacques Cartier

Le lundi 13 octobre (deux jours, donc, après être rentrée de la semaine à Charlevoix), je rempile pour une journée de terrain!

Eh oui, pour le cours d'Environnements fluviatiles (celui-là même où nous avons fait un exposé sur le Nil), nous partons suivre la Rivière Jacques Cartier. L'idée est d'aller de "l'amont" (en réalité nous commençons plus bas, parce que l'amont est trop loin) jusqu'à l'aval, là où elle se jette dans le Saint-Laurent. Bien évidemment, nous faisons cela en bus: arrêt à la 1ère station, explications/observations, bus, arrêt à la station 2... etc.

Il fait un temps superbe, nous sommes tous motivés (de la motivation, il en faut: ce lundi est le jour de l'Action de Grâce - Thanksgiving - au Canada, donc férié, et la quasi totalité du groupe revient de Charlevoix) alors c'est parti! 1er arrêt: le parc de la Jacques Cartier. Les arbres ont un peu perdu leurs belles couleurs, mais ça reste très beau!









Puis, c'est à Tewkesbury qu'on s'arrête, encore loin dans la montagne.




S'ensuit Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, et cette fois changement de décor: nous sommes dans la plaine.



A Pont-Rouge, changement radical aussi: la rivière paisible se transforme en torrent tumultueux et dévale le canyon à toute vitesse ! Au passage, les couleurs d'automne sont encore présentes ici... 









Enfin, nous terminons à Donnacona, où la rivière se jette dans le Saint-Laurent.



Une journée agréable, malgré le froid un peu piquant de la matinée! Je réalise que c'est quand même une chance de faire des sorties terrain dans ces conditions: là où, à Paris, nous allions à Ivry-sur-Seine ou dans des banlieues un peu "craignos", ici il suffit de 20min de bus pour être dans la forêt (presque) sauvage... Et c'est plus comme ça que j'imaginais la géographie, effectivement !


 J'ai ajouté tous les arrêts sur la carte, en bas du blog ;-)


Stage de terrain à Charlevoix - Jour 5



Après s’être couchés à presque 2h du matin, le réveil à 7h pique un peu ! Le déjeuner avalé, il est temps de ranger nos affaires au chalet. Limite j'ai un petit pincement au coeur: je suis fatiguée, mais c'était vraiment cool! Sur le parking du camping, on charge nos bagages dans le camion avant d’embarquer dans le bus pour une dernière journée – en géo culturelle cette fois-ci. 









Nous retrouvons nos profs sur la place de l’église, et Pr. Culture nous explique ce qu’elle attend de nous pour cette matinée. En gros, on va aller balader dans Baie-Saint-Paul pour repérer les géosymboles : le concept a été introduit par Joël Bonnemaison, dans son article "Voyage autour du territoire" (Bonnemaison, Joël, 1981, "Voyage autour du territoire", L'Espace géographique, n°4, pp. 249-262). Il le définit comme "un lieu, un itinéraire, une étendue qui, pour des raisons religieuses, politiques ou culturelles prend aux yeux de certains peuples et groupes ethniques, une dimension symbolique qui les conforte dans leur identité". 
Donc nous voilà partis à l’affut de ces fameux géosymboles. Nous en trouvons pas mal et baladons une fois de plus dans les ruelles de Baie-Saint-Paul. 















Mais j’avoue qu’au bout d’un certain temps, on commence vraiment à être fatigués. On atterrit donc à l’Hôtel La Ferme, concept assez étonnant qui se veut relever de la tradition des lieux. Mais nous, on trouve que ça jure un peu dans le paysage !






On dîne au son du train qui entre en gare. Oui, parce que cet hôtel est également une gare dans laquelle le train de Charlevoix s’arrête (quand je vous dis que c’est un concept… ) ! Puis, le vent se lève, les nuages prennent le dessus et l’envie d’aller se mettre au chaud aussi.



Nous partons donc au point de rencontre de l’après-midi : l’hôtel de ville, pour une conférence donnée par le maire. Le bonhomme est sympathique et intéressant. Mais bon nombre d’entre nous pique un peu du nez !

Après cette conférence, nous devons encore débriefer sur la journée, puis sur toute la semaine. Mais nos professeurs, après concertation, décident de nous faire grâce du débrief’ de la semaine ! Ils nous proposent de rentrer plus tôt à Québec, en échange de notre participation active sur le forum du cours pour revenir sur cette semaine de terrain. Proposition acceptée à l’unanimité !


J’ai un petit pincement au cœur en quittant ce beau paysage de Charlevoix. J’ai réellement aimé ces quelques jours. Voir cette région avec un regard géographique, prendre le temps de comprendre les enjeux qui l’animent, de ressentir l’ambiance générale, de parler avec des acteurs locaux… C’était vraiment enrichissant et passionnant. Bien plus, en tout cas, que voir des concepts qui finalement restent flous en cours.







jeudi

Stage de terrain à Charlevoix - Jour 4

Géo physique, 2ème round ! Cette fois, nous embarquons pour le Parc des Grands Jardins. Là encore, la route nous offre des panoramas spectaculaires. Nous grimpons dans la montagne… et finissons notre course à plus ou moins 800m d’altitude. Inutile de dire qu’il fait froid (mais vraiment, genre 0°C) ! Mais pas humide, ouf !





Là aussi, on se sépare en deux groupes, comme mardi : un qui ira sur le lac Arthabaska faire des relevés sismiques et du carottage, l’autre qui partira dans la forêt pour faire des quadrats de végétation et sonder les arbres.
Je fais partie du 1er groupe… qui doit encore se scinder en petits groupes. Eh oui ! Il n’y a pas beaucoup de place sur 4 zodiacs pour aller au milieu du lac ! 
Du coup, tandis que les copains partent pour une première expédition lacustre, nous suivons notre prof de coupe stratigraphique (appelons le Pr. Strate) pour un tour d’analyse du paysage glaciaire qui nous entoure. Par « glaciaire », entendez « paysage formé par le passage d’un glacier il y a des milliers d’années ». Nous ne sommes pas au Pôle Nord, quand même !






Ceci fait, c’est à notre tour d’embarquer à bord des zodiacs. J’avoue qu’à voir certains de mes camarades littéralement trempés et d’autres qui nous disent « Les frileux vont être servis », j’ai un peu peur pour la suite des évènements.
Mais non, je n’ai pas été mouillée.
On s’est « juste » pris des rafales de neige en pleine figure alors que nous étions au milieu du lac, en train de faire un profil sismique. Nous sommes le 9 octobre 2014, et je pense que j’ai bien réalisé que j’étais au Canada à ce moment-là !





Mais je suis plutôt bien équipée, et à part mes pauvres orteils frigorifiés (les bottes en plastique, c’est archi-nul niveau isolation thermique), je trouve ça plutôt fun ! Franchement : on est sur un bateau, avec une batterie de vrai matériel scientifique, au milieu d’un lac, dans l’une des plus belles régions du Québec, pour faire des relevés sismiques et récupérer des carottes de sédiments au fond de l’eau. Honnêtement, je préfère faire ça qu’être en cours !



Bon, le retour sur la terre ferme est quand même bien apprécié, de même que l’idée de Pr. Strate de nous emmener dans son pick-up jusqu’à un chouette endroit pour manger. Ce qui nous permet de nous réchauffer un peu sur le (court) trajet !














On switche les groupes, une fois de plus : nous partons dans la forêt, avec notamment le directeur du programme de géo de la fac, pour analyser des transects à travers la forêt. C’est donc sous une pluie de flocons que j’ai appris à : utiliser une boussole, mesurer des arbres, analyser la végétation du  sous-bois, et surtout… sonder un arbre. Ça, c’est juste trop bien ! Ça permet d’avoir une carotte, et si elle est bien faite, de déterminer l’âge de l’arbre, son rythme de croissance, les évènements marquants qui sont survenus dans la forêt… Juste top !




Quand on est géographe, on a la classe!



Bon, on est quand même super contents de remonter au chaud dans le bus… même si on a cru mourir en revenant vers Baie-Saint-Paul. Beh oui. Ça descendait, du coup le chauffeur – qui devait en avoir un peu ras-la-casquette de passer ses journées dans son bus – a foncé sur la route. Mais une route de montagne, ça monte, ça descend, il y a des virages… Bref, on a dû mettre moitié moins de temps pour rentrer et ça s’est soldé par un bon mal de cœur pour certains !

L'université est plutôt bien équipée... 

Après le souper – avec un poulet chacun et des bonnes frites bien grasses – Pr. Responsable nous a tous invités à venir passer la soirée dans son chalet.
Nous avions de la bière à finir… nous voici donc parties (oui, juste nous les deux filles de l’équipe, on a semé les garçons au passage) avec le carton qui faisait bling-bling, dans le noir, ne sachant pas où trouver le fameux chalet n°33… Le hasard faisant bien les choses, nous avons croisé un groupe d’étudiants qui y allait aussi.

Au final, les 50 étudiants se sont retrouvés dans le chalet 33 ! La soirée fut super sympa, guitare, bières et chips au programme, avec pas mal de rigolade. Et quand un karaoké géant s’improvise avec le prof comme jukebox, c’est juste énorme !