mercredi

Des mots et des expressions


Je ne vais pas être très inventive pour ce billet, je vais simplement recopier celui que j'ai écrit pour le 1929.fr ! Parce que finalement, j'y ai passé un certain temps, et qu'il a absolument sa place ici... 

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En arrivant au Québec, je trouvais qu’on me souhaitait souvent la « bienvenue ». Plus ou moins à chaque fois que je disais « merci », en fait ! J’ai rapidement compris que c’était comme le « you’re welcome » en anglais : « il n’y a pas de quoi ». Je vous propose donc un petit florilège d’expressions québécoises que j’ai l’occasion d’entendre (et, je l’avoue, que j’emploie parfois !).
expression



Pour commencer, trois expressions incontournables qu’on entend à peu près tout le temps :
« C’est correct » : ça va / c’est entendu
« C’est pas si pire » : ça va
« C’est pas pire » : ce n’est pas si mal
« Fait que »: à peu près l’équivalent de « du coup » ou « donc »

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Ensuite, quand l’hiver arrive, tu trouves qu’il fait « frette » (= froid), donc tu enfiles ta « tuque » (= bonnet) et tes « mitaines » (= moufles) sinon tu risques de « pogner » un rhume (= attraper). Au printemps, tu es « tanné » (= tu en as marre) de marcher dans la « slush » (= la neige fondue mélangée au sel). Et l’été, tu mets tes « gougounes » (= tongs) pour aller à la plage !

Une « balayeuse », c’est un aspirateur, et on « barre » une porte (on la verrouille). Tu utilises une « napkine » à table (= serviette en papier), et une « débarbouillette » (= gant de toilette) pour te laver le visage.

Si tu es très fatigué, tu es « brûlé ». Et quand tu « cognes des clous », ça veut dire que tu es prêt à t’endormir.

Si tu entends dire que « c’est plate », ça n’a rien à voir avec un quelconque aplatissement de quelque chose : ça veut dire que c’est ennuyant/dommage/pas drôle !

Si, en soirée, ton pote est « chaud », c’est qu’il est ivre. S’il « capote », c’est qu’il s’énerve/perd la tête. Il y a donc de grandes chances qu’il « s’enfarge » (trébuche) en rentrant chez lui !

Si je décide de « rocher » (= travailler durement) mais que je me rends compte que je suis trop « dans le jus » (= occupée) pour « avoir du fun » (= m’amuser), je me « revire de bord » (= je change d’avis).

Si tu « chiâles », tu ne pleures pas, tu te plains ! Si tu es « mêlé », tu es perdu (dans le sens que tu as du mal à comprendre quelque chose). Et quand tu « jases » avec quelqu’un, tu discutes.

Si quelqu’un a « l’air bête », ce n’est pas qu’il a l’air idiot, c’est qu’il semble de mauvaise humeur. Et « être bête », c’est être antipathique.

Quelqu’un de stupide sera qualifié de « niaiseux », tandis que « niaiser » veut dire se moquer de quelqu’un/perdre son temps.

Si tous les « lifts » (= covoiturages) que tu contactes sont « full » (= pleins), tu n’as plus qu’à « faire du pouce » (= faire du stop).

Tu dis d’un truc vachement chouette que « c’est écœurant », mais tu peux « être écœuré » d’un cours par exemple (= lassé).

Si quelque chose « ne me tente pas pantoute », ça veut dire que je n’ai pas du tout envie.

Il peux t’arriver de te « chicaner » (= te disputer) avec ton « chum » ou ta « blonde » (= ton petit ami/ta petite amie).

Quand « il mouille » (= il pleut) et que tu ne peux pas sortir, tu trouves ça « poche » (= nul).

Quand tu prends ton « char » (= voiture), tu fais attention à respecter les « lumières » (= les feux de circulation).


En France, quand on n’en a pas fini avec quelque chose et qu’on n’en voit pas le bout, on dit qu’on est « pas sorti de l’auberge ». Ici, on dit qu’on n’est « pas sorti du bois » (ce qui a, finalement, un peu plus de sens puisqu’à mon avis c’est un peu plus long de trouver la sortie d’un bois que celle d’une auberge !).

On dit aussi de quelque chose qui n’est pas extraordinaire que « ça ne casse pas trois pattes à un canard » : ici, on dit qu’il « n’y a pas de quoi se pitcher sur les murs » (« pitcher » = lancer/jeter).
De même, chez nous, les policiers ce sont des « poulets » : ici, ce sont des « bœufs » !



L’anglais est aussi passé par là, et donne soit des traductions quasi littérales, soit carrément les mêmes mots…


Si tu « prends une chance », ça veut dire que tu prends un risque (« take a chance »). Si tu vas « prendre une marche », tu vas te promener (« take a walk »).

Tu peux dire que quelque chose « fitte/ne fitte pas » (= convient/ne convient pas. De l’anglais « to fit »).

Un chaton, c’est « cute » (= mignon).

Si tu fais une « joke » à quelqu’un, tu lui fais une blague.

Tu vas à un « party » (= une fête) mais tu souhaites sa « fête » à quelqu’un (= son anniversaire).

Par contre, tu ne fais pas de shopping, tu « magasines ». Tu ne cherches pas de parking, tu cherches un « stationnement ». Tu ne trouveras pas de panneaux « STOP », mais des panneaux « ARRET ».


Pour finir, deux expressions que j’ai entendues et que je trouve marrantes et jolies :


« Se peinturer dans le coin » : ça veut dire se mettre dans une situation délicate, embarrassante. L’expression vient de l’image d’une personne qui peindrait une pièce du sol au plafond, et qui terminerait par un coin sans avoir pensé à un moyen de sortir !

« Pelleter des nuages » : c’est rêver sans tenir compte des contraintes réelles. Un pelleteur de nuages est un idéaliste. MAIS cela peut aussi vouloir dire parler pour ne rien dire!



Il y en a des tas d’autres, cette petite liste est évidemment non exhaustive. Notez bien que si cela vous paraît incompréhensible sans traduction, je n’ai pas non plus passé mon temps le nez dans le petit lexique fourni à tous les étudiants étrangers ! On capte très vite la signification d’un mot ou d’une expression, et c’est fun de voir les différences entre nos expressions en France et celles du Québec.



Petit aparté tout de même: NON, je n'ai pas pris l'accent, n'en déplaise à mes chers cousins. Tout ce que j'ai pris, pour l'instant, c'est du poids. Enfin pas trop non plus. Raisonnablement de quoi tenir cet hiver. Et je vais à la piscine deux fois par semaine, D'ABORD.

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