mardi

Il était une fois l'administration française

Ah, nos déboires administratifs avec notre bien aimée université française! Même à 5 fuseaux horaires de Paris, nous avons dû régler des "problèmes", nous petites étudiantes parties en échange CREPUQ. Et ces "problèmes" n'en étaient finalement pas, et ne venaient que de l'incompétence de certaines personnes.

Pour commencer, le coup des notes québécoises à convertir. En effet, ici c'est un système de pourcentages: en dessous de 54,5%, c'est E (comme "Echec"). En gros, tu ne passes pas.
Entre 54,5 et 64,5, c'est D et D+.
Entre 64,5 et 74,5, c'est C-, C et C+.
Entre 74,5 et 83,5, c'est B-, B et B+.
Entre 83,5 et 100, c'est A-, A et A+.

Tu pourrais être tenté de te dire, comme moi au début de l'année: si j'ai au dessus de 54,5%, c'est bon, c'est la moyenne. SAUF QUE... non.
Chaque université française a une grille de conversion des notes et se base là-dessus (et déjà ce n'est pas la même grille pour toutes les universités, mais en plus ce n'est pas forcément le même barème de conversion entre chaque département au sein de la même université!).
Par exemple, à Paris 1, c'est C qui correspond plus ou moins à 10/20. Et "C", ici, c'est à partir de 68,5% (et au passage, on nous nivelle vers le bas... Là où on aurait dû avoir 15-16 de moyenne, on se retrouve avec 13-14. Passons.)

Bref. Donc quand j'ai reçu mon relevé de notes officiel de Laval, je les ai naturellement scannés et envoyés par mail à ma responsable des échanges (appelons-la Mme V.). 
Laquelle m'a répondu qu'elle ne pouvait pas convertir mes notes, car l'université Laval devait envoyer officiellement le relevé au service des relations internationales de Paris 1, lequel allait ensuite le lui transmettre officiellement pour qu'elle puisse rentrer mes notes dans la base de Paris 1 officiellement (oui, ça fait beaucoup de "officiellement").
Trouvant ça quelque peu étrange, je me suis renseignée auprès du registraire ici (le service administratif en gros), qui m'a répondu dans l'heure ou presque en me disant que "non, l'université Laval n'envoie rien du tout, c'est de la responsabilité de l'étudiant en échange de le faire". Je m'en doutais, évidemment.
Je copie-colle le mail à Mme V., laquelle me répond que donc elle va convertir mes notes, et qu'elle enverra ça à la secrétaire de l'UFR de géographie - Mme B. - pour qu'elle les rentre dans le système informatique (parce que Mme V. n'a pas accès à ce système, naturellement).

C'est là que ça devient drôle.
Mme B. lui répond qu'elle ne comprend pas, que je n'ai pas effectué d'inscription pédagogique et que donc elle ne peut pas rentrer mes notes.

WHAT??!! 

Pour celles et ceux qui ne seraient pas familiers avec le terme: pour entrer à l'univ et chaque année ensuite, tu fais d'abord "l'inscription administrative" (basique, quelques papiers, tu payes les frais de scolarité, c'est vers le mois de juillet); puis, à la rentrée en septembre, tu fais "l'inscription pédagogique", qui consiste en gros à t'inscrire dans les différents cours (cours magistraux, TD, etc).

Sauf que la personne en charge de mon inscription administrative m'avait bien certifié que je ne devais pas faire l'inscription pédagogique puisque je partais (explique-moi l'utilité de t'inscrire dans des cours que tu ne suivras pas). A aucun moment lors de nos démarches nous n'avions vu quelle qu'information que ce soit concernant cette inscription pédagogique.

Me voici donc en panique totale. Je réponds à Mme V. que je ne comprends pas, etc. Elle me dit qu'elle non plus. Super. Et la cerise sur le gâteau: elle me suggère de "passer voir Mme B. au secrétariat à l'occasion pour régler le problème".
Euh...?
Comment t'expliquer que je suis de l'autre côté de l'Atlantique, à 7000 bornes de Paris et que je ne rentre qu'en juin?
Comment te dire, chère Mme V., que c'est TON BOULOT de m'aider à résoudre le souci?

S'en est suivie une semaine légèrement angoissante, durant laquelle je me suis fait tous les scénarios possibles: j'aurai fait une année pour rien, je n'aurai pas ma licence, je vais devoir redoubler, je serai encore à l'université à 42 ans et je finirai seule et sans travail dévorée par mes chats.

Hum.

Trêve d'exagération: le problème n'en était pas un. 
Mme V. a pris RDV avec le service des relations internationales pour leur poser la question. 
Et donc NON, pas besoin d'inscription pédagogique. 
Donc OUI, tout va bien.

Et là, il y a quelques jours, ma compatriote de Paris 1 qui est en échange à Montréal m'en a rapportée une belle: Mme V. et Mme B. ne la trouvaient pas dans leur système. 
Oui, mais voyez-vous, si vous rentriez correctement son nom complet dans vos bases de données, ça serait plus facile, non?
Puis le service des échanges qui lui demande de passer apporter son relevé de notes. 

Euh, les gars? ALLO! On est en échange au CANADA! 8h d'avion, l'océan Atlantique, ça ne fait pas frétiller un ou deux neurones là-haut?!


Je vous jure, l'administration, c'est tout un poème!

Pas de photo pour aller avec cet article, alors je vous laisse avec mon chat qui illustre bien ma lassitude, là!

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